Comment va la population de Cistude d’Europe en Brenne ? C’est la question que le Parc se posait depuis plusieurs années. En 2004, le Parc naturel régional de la Brenne a sollicité le Muséum d’Histoire Naturelle de Paris. Avec son accompagnement et ses relais, le Parc a établi, en partenariat, une méthode d’analyse sur mesure en 2005. Il fallait qu’elle dure au moins 10 ans, pour que les informations soient valables ! Dès le départ, c’est la zone du Parc avec la plus grande densité d’étangs qui a été retenue : la Zone Natura 2000 « Grande Brenne ».
Le Parc a pu mener cette étude à terme avec le soutien de la Direction Régionale de l’Environnement Centre-Val de Loire et de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne. Grâce à Pierre Clarté, ce travail de longue haleine se concrétise en 2020 par la publication d'un article - dans la revue en ligne du Muséum National d’Histoire Naturelle (NATURAE) - qui met l'accent sur un point particulier : l'importance de l'habitat terrestre pour la Cistude en Brenne
Consultez l'article : http://sciencepress.mnhn.fr/fr/periodiques/naturae/2020/4
Retour (très rapide) sur 10 ans d'étude
La méthode semble simple :
- 61 étangs ont été tirés au sort avec une condition : être visible depuis une route ou un chemin.
- Chaque année, chaque étang est observé à la jumelle, pendant 15 min et cela 5 fois dans la saison (printemps-été). C’était un(e) stagiaire différent qui réalisait et consignait les observations. Ainsi, 8 stagiaires se sont succédés !
- A chaque étape, l’étudiant(e) notait s’il observait ou pas une ou plusieurs cistude(s). Chaque année, en plus du suivi prévu, des études complémentaires étaient réalisées sur l’habitat de la Cistude d'Europe.
Il faut ensuite traiter les informations recueillies (analyses statistiques) et les interpréter.
Les observations de terrain se sont terminées en 2016 et 2017 avec Pierre Clarté. Son mémoire de fin d’étude (2017) (1) conclu a une stabilité globale de la population de cistudes en Brenne. Il y a des questions bien sûr qui se posent concernant les jeunes tortues pour être totalement rassuré.
De plus, Pierre Clarté propose une analyse des « données complémentaires » recueillies par ses collègues pendant 10 ans alors que ce n’était pas prévu au départ. En effet, grâce à la qualité de leurs travaux, et avec le progrès des traitements statistiques, il est possible de se projeter dans un futur proche. Quelles sont « statistiquement » les zones favorables à la Cistude – en Brenne – et qui pourraient en accueillir (possibilités de colonisation) ? Ou, au contraire celles qui seraient défavorables (menaces d’extinction).
Afin d’officialiser ce travail, une publication a été proposée et acceptée dans la revue en ligne NATURAE (Muséum National d’Histoire Naturelle) (2).
Sortie début 2020, elle a demandé depuis 2018 et 2019 un important investissement de Pierre Clarté. Dans cet article, dédié à George Hemery, l’ensemble des protagonistes de cette aventure sont remerciés : Jean Servan (MNHN), Bruno Dumeige (PNR-Brenne), Virginie Liau (PNR-Brenne Stage), Amandine Imbert (PNR-Brenne
Stage), Émilie Jourdren (PNR-Brenne Stage), Sophie Mairet (PNR-Brenne Stage), Amélie Chesne (PNR-Brenne Stage), Gaëlle Micheli (PNR-Brenne Stage), Lucie Lung (PNR-Brenne Stage), Pierre Clarté.
(1) - Clarté P. 2017. — État de conservation des populations de Cistude d’Europe (Emys orbicularis) dans les étangs du Site Natura 2000 « Grande Brenne ». Rapport de stage. Université de Pau et des Pays de l’Adour, Anglet, 49 p.
(2) - Clarté P., Pinet F. & D’Amico F. 2020. — Importance des habitats terrestres dans la dynamique d’occupation d’Emys orbicularis (Linnaeus, 1758) sur le site Natura 2000 « Grande Brenne ». Naturae 2020 (4): 71-84. http://sciencepress.mnhn.fr/fr/periodiques/naturae/2020/4
Dessins de Benoît Perrotin
Contact Parc
François Pinet, chargé de mission Ecologie, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.