Dans les années 1960-1970, la chasse était principalement tournée vers le petit gibier (Lapin de
garenne, Lièvre, Perdrix et Faisans) et le gibier d’eau.
À partir des années 1970, le gibier d’eau supplante progressivement le petit gibier, en raison notamment de l’apparition de la myxomatose qui décime les populations de Lapin de garenne.
Entre 1980 et 1990, la chasse au gibier d’eau est encore très répandue. Néanmoins, l’instauration du plan de chasse sur les cervidés constitue une rupture décisive puisque les populations de grands gibiers (cerfs, chevreuils et sangliers) n’ont cessé de s’accroître depuis. En conséquence, nombre de chasseurs se sont reportés sur le grand gibier et la chasse au gibier d’eau a continué à reculer sous l’effet combiné de plusieurs facteurs :
- le vieillissement de la population de chasseurs,
- le dérangement des autres espèces (la périphérie des étangs sert souvent de remise pour le grand gibier, sanglier en particulier),
- une réglementation de la chasse au gibier d’eau de plus en plus contraignante (dates d’ouvertures reculées et interdiction du plomb dans les zones humides).
La chasse au gibier d’eau
En Brenne, le nombre de chasseurs de gibier d’eau est estimé entre 2 500 et 3 000.
La chasse traditionnelle du gibier d’eau est la chasse à la passée. Elle se déroule à l’aurore et au crépuscule (2h avant le lever du soleil et 2h après le coucher du soleil) dans les marais et les zones d’étangs.
Parmi les 37 espèces chassables en France, environ 25 sont potentiellement présentes en Brenne, mais le Canard colvert représente à lui seul près de 90 % des prélèvements.
La chasse au grand gibier
Par grand gibier, on entend le chevreuil, le sanglier et le cerf. La chasse au grand gibier se pratique de différentes manières en Brenne :
• la chasse à tir (en battue avec des chiens), qui constitue la pratique la plus répandue,
• la chasse à courre,
• la chasse à l’arc.
Les populations de grand gibier ont fortement augmenté ces dernières décennies. À titre d’exemple, la population de sanglier du département était estimée à 3 000 individus en 1998. Ils seraient plus du double aujourd’hui.
Depuis quelques années, on assiste à une baisse des taux de réalisation prévus par les plans de chasse, les chasseurs ne tuant pas autant de gibier que le quota qui leur est attribué. La faiblesse des taux de réalisation pose souvent problème, notamment en termes de dégâts causés aux exploitations agricoles (dégâts aux prairies). Cette situation peut s’expliquer en partie par des non-réalisations volontaires afin de maintenir des populations importantes.
Chasses et économie locale
Du fait du statut foncier des terrains compris dans le périmètre du site Natura 2000, les chasses se déroulent essentiellement sur des terres privées. Le propriétaire, détenteur d’un droit de chasse, peut choisir de chasser son terrain ou bien de le louer pour tout ou partie à un tiers. La location du droit de chasse dépend principalement de la qualité du terrain (emplacement et richesse en gibier) et sa superficie.
La location d’un terrain peut coûter de 50 €/ha jusqu’à 450 €/ha dans le cas d’un bon étang de moins de 10 ha. Un terrain d’une centaine d’hectares présentant une variété de milieux (bois, landes, étangs, etc.) peut se louer aux alentours de 150 à 200 €/ha.
Il est certain que la chasse joue un rôle indéniable sur l’économie locale, tant en termes de revenus directs qu’indirects (commerces, logements, restauration).