Les étangs incarnent l'identité de la Brenne.
On compte aujourd'hui environ 3 000 étangs, représentant plus de 7 000 ha d’eau. Ils sont le support de diverses activités dont l’aquaculture de poissons d’eau douce.
La pisciculture concerne plus de 300 propriétaires, qui produisent environ 800 tonnes de poissons par an dont 60 % de carpe, les 40 % restants étant constitués essentiellement par les gardons, les tanches et les brochets.
La majeure partie de cette production est envoyée à l'exportation en Alsace, en Allemagne et en Grande-Bretagne.
Un atelier de transformation (Fish Brenne) a été créé depuis 2002 par et pour des pisciculteurs. Il rencontre un franc succès, la demande de carpes est d’ailleurs supérieure à l’offre…
Avec cet atelier, les pisciculteurs ont ajouté un outil supplémentaire à la filière qui comprend déjà une écloserie à Pouligny-Saint-Pierre. Aujourd’hui, le secteur concerne une cinquantaine d’emplois (fluctuation due aux emplois saisonniers), pour une dizaine de négociants. Le chiffre d’affaires global de la pisciculture en Brenne est estimé à environ 3 millions d’euros chaque année.
Les pisciculteurs rencontrent néanmoins des difficultés croissantes, liées notamment à la prédation du cormoran (qui est estimée à près d’1/3 du chiffre d’affaires de la filière) ou à des années de faible précipitation. Ainsi le nombre d’étangs pêchés régulièrement diminue…
Le déroulement d'une pêche
La pêche est un temps fort de l'activité des hommes en Brenne.
D'octobre à avril, les étangs sont vidangés et pêchés selon les us et coutumes ancestraux. Les gestes des pêcheurs restent identiques, même si le matériel a évolué.
On commence à vider (donc à pêcher) l'étang qui est le plus en aval de la chaîne d’étangs. Il se remplira d'eau par la vidange de l'étang situé en amont.
L'étang se vide en plusieurs jours ou semaines en fonction de sa surface, c'est une surveillance permanente. S'il pleut trop ou qu'il se vide trop lentement le niveau de l'eau ne sera pas assez bas pour pêcher, s'il se vide trop vite, les poissons risquent de mourir ou de s'abimer.
Les poissons sont enfermés dans la « pêcherie » à l’aide d’un grand filet.
Le jour de la pêche, la famille, les amis, les voisins se sont rassemblés pour donner un coup de main.
Armés de "filanches" qu'ils glissent dans l'eau, les pêcheurs capturent brochets, perches, tanches et carpes. Cette dernière est de loin le poisson le plus répandu.
Une fois attrapés, les poissons sont montés sur la chaussée de l'étang, triés, pesés, répartis par espèces dans les bacs oxygénés des camions des pisciculteurs.
La pêche terminée, chaque convive repart son salaire en main : une carpe, un brochet, de la friture.