L’inventaire de l’architecture rurale dans le Parc naturel régional de la Brenne : l’opération va débuter à Saint-Gaultier fin mai, début juin.
Lancée en 1964, sous la tutelle d'André Chastel et d'André Malraux, la mission d'inventaire général du patrimoine culturel national a été confiée aux régions en 2004. Depuis, le Parc naturel régional de la Brenne s'est associé au service Patrimoine et Inventaire du Centre-Val de Loire pour réaliser l'inventaire exhaustif de l'architecture rurale sur l'ensemble de son territoire, commune par commune.
Après les (anciens) cantons de Bélâbre, de Mézières-en-Brenne et de Tournon-Saint-Martin, l’opération d’inventaire portera à partir de 2023 sur celui de Saint-Gaultier et débutera dans la commune du même nom. Bien que de surface réduite (920 ha seulement), elle abrite pourtant une densité urbaine, celle d’une petite ville, qui a peu d’équivalent dans le territoire, très largement rural, du Parc de la Brenne.
Saint-Gaultier amorce son développement autour d’un prieuré, fondé vraisemblablement à la fin du 11e siècle, par des moines venus de l’abbaye charentaise de Lesterps. La ville, fortifiée au 16e siècle, a conservé du Moyen Age quelques édifices notamment son église paroissiale (12e siècle) inscrite à la liste des Monuments historiques. Au 19e siècle, sa population connaît une croissance sans précédent : elle passe de 1 000 à 2 000 habitants entre 1800 et 1850 puis culmine à 2 659 habitants à la veille de la Première Guerre mondiale (Saint-Gaultier compte aujourd’hui 1 772 habitants ; INSEE, 2019). Cet essor démographique s’accompagne d’un développement et d’un renouvellement significatifs du bâti local au point de constituer la seconde concentration urbaine du Parc après celle du Blanc. La seconde moitié du 19e siècle et le début du 20e siècle ont ainsi fortement imprégné l’architecture de la ville dont l’acmé économique semble indissociable de la Belle Époque. Saint-Gaultier est en outre notamment pour son importante industrie de fabrication de la chaux, développée à partir du 4e quart du 19e siècle et aujourd’hui toujours en activité.
Retour sur l’inventaire de l’architecture rurale
L’objectif de cette entreprise de connaissance est de documenter l’histoire et les formes de l’architecture puis d’en restituer les résultats sous forme de dossiers d’inventaire consultable aujourd’hui sur internet.
Si les maisons et fermes font l’objet d’une attention particulière, le reste du bâti est également inventorié : manoirs, châteaux, édifices religieux et publics (églises, chapelles, cimetières, mairies, écoles), les édifices et ouvrages de génie civil (gares ferroviaires, ponts, etc.), bâtiments commerciaux (hôtels, restaurants, boutiques), industriels, artisanaux, mais aussi les édicules (monuments commémoratifs, croix, puits, lavoirs, etc.). Tous les éléments du patrimoine architectural, antérieurs à 1950, privés et publics, modestes ou remarquables, sont ainsi pris en compte.
Les édifices sont observés sur le terrain ; ils sont datés, décrits, photographiés et analysés au sein de dossiers documentaires disponibles sur le site Perceval de la Région Centre-Val de Loire :
https://patrimoine.centre-valdeloire.fr/gertrude-diffusion/
Cet inventaire de l’architecture rurale contribue bien évidemment au rayonnement culturel, à la valorisation touristique et du cadre de vie du territoire du Parc. Les informations collectées sont également d’une aide précieuse à l’élaboration d’un « diagnostic patrimonial » permettant de définir des stratégies de conservation et d’accompagner les communes dans les démarches de prise en compte des éléments du patrimoine dans les documents d’urbanisme.
Contact Parc : Renaud Benarrous, chargé de mission de l’inventaire de l’architecture rurale au Parc et chercheur associé du service Patrimoine et Inventaire du Centre-Val de Loire, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.