En collaboration avec le Service patrimoine et inventaire de la Région Centre-Val de Loire, l’inventaire du patrimoine architectural de Saint-Gaultier vient de se terminer. Après le dépouillement de la documentation, l’enquête de terrain, l’archivage photographique des édifices et le traitement des données, en tout 679 dossiers ont été constitués.
675 portent sur chacune des œuvres architecturales inventoriées et 4 sont des dossiers de synthèse (commune, ville, maisons, fermes). Plus de 1 300 illustrations ont été immatriculées et chargées sur le serveur régional.
557 de ces dossiers concernent les maisons et seulement 21 les fermes. Les 97 autres portent sur les édifices religieux et publics, le commerce, l’industrie, l’artisanat, les ouvrages de génie civil, le « petit patrimoine », etc.
Le patrimoine bâti galtois est résolument urbain : près de 93 % des œuvres inventoriées se trouvent dans la ville. Les habitations (du logement d’ouvrier à la maison de notable), comme on s’y attendait, dominent très largement (97 % des édifices urbains).
En 2024, les charpentes de deux maisons médiévales (la « Morlonne » et une maison à escalier extérieur) et du moulin de Saint-Gaultier (lauréat du loto du Patrimoine en 2023), tous situés dans la rue du Cheval-Blanc, ont été étudiées par le laboratoire de dendrochronologie* CEDRE. Elles datent respectivement de 1463-1464, de 1523 et de 1753.
Tous ces dossiers sont actuellement en cours de relecture éditoriale en vue de leur mise en ligne à l’automne prochain. Elle sera accompagnée de la parution d’un livret de 16 pages (parution automne 2025) reprenant de façon synthétique les principaux résultats de cette étude (à télécharger ou à vous procurer gratuitement en version papier auprès de la mairie de Saint-Gaultier).
En attendant, une conférence publique portant sur le patrimoine architectural galtois se tiendra le jeudi 15 mai 2025 (à 18h30) à la maison des associations de Saint-Gaultier (derrière la mairie). Elle ouvrira la saison 2025 du cycle des conférences organisées par la Société d’études historiques du canton de Saint-Gaultier, laquelle a étroitement collaboré à l’enquête d’inventaire.
Après Saint-Gauliter, direction (pas très loin) Rivarennes !
En 2025, l’opération se poursuivra dans de nouvelles communes, d’abord à Rivarennes puis, en fin d’année, à Oulches. Une méthodologie d’enquête inédite sera alors expérimentée. Elle devrait permettre à l’avenir une progression plus rapide de l’inventaire dans le territoire du Parc.
Située juste à l’ouest de Saint-Gaultier, la commune de Rivarennes est traversée par la Creuse et s’étend sur 3 741 ha. Elle compte 528 habitants. Son patrimoine bâti, résolument rural, est à découvrir ou à redécouvrir : ses châteaux (et belles demeures) dont celui de la Tour, riverain de la Creuse, son église médiévale (nef du 13e siècle) inscrite au titre des Monuments historiques, son presbytère mais surtout ses fermes et maisons paysannes parfois agglomérées en écart comme, par exemple, aux Chézeaux où se trouvait un moulin, à Laveau, situé en haut de coteaux de la vallée de la Creuse ou encore aux Nébillons, limitophe de Rivarennes et de Thenay, dont l’ancienne école intercommunale a été conçue par l’architecte (galtois de cœur !) Louis-Alfred Trolliet.
Et puis, comme l’an passé, nous nous intéresserons aux charpentes anciennes qui pourraient faire l’objet, au cours de l’été, de datations par dendrochronologie*.
Alors n’hésitez surtout pas à prendre contact avec le chargé d’inventaire et de lui faire visiter les combles de votre maison.
A très bientôt à Rivarennes !
*analyse des cernes de croissance des bois d’œuvre pour déterminer la période chronologique d’abattage de l’arbre. En général, en datant la mise en œuvre de la charpente ancienne, on date la construction de l’édifice étudié.
Retour sur l’inventaire de l’architecture rurale
Lancée en 1964, sous la tutelle d'André Chastel et d'André Malraux, la mission d'inventaire général du patrimoine culturel national a été confiée aux régions en 2004. Depuis, le Parc naturel régional de la Brenne s'est associé au service Patrimoine et Inventaire du Centre-Val de Loire pour réaliser l'inventaire de l'architecture rurale sur l'ensemble de son territoire, commune par commune.
L’objectif de cette entreprise de connaissance est de documenter l’histoire et les formes de l’architecture locale puis d’en restituer les résultats sous forme de dossiers d’inventaire consultables sur internet.
Si les maisons et les fermes font l’objet d’une attention particulière, le reste du bâti est également étudié : châteaux, édifices religieux et publics (églises, chapelles, cimetières, mairies, écoles), les édifices et ouvrages de génie civil (gares ferroviaires, ponts, etc.), bâtiments commerciaux (hôtels, restaurants, boutiques), industriels, artisanaux, mais aussi les édicules (monuments commémoratifs, croix, puits, lavoirs, etc.). Tous les éléments du patrimoine architectural, antérieurs à 1950, privés et publics, modestes ou remarquables sont ainsi pris en compte.
Les édifices sont observés sur le terrain ; ils sont datés, décrits, photographiés et analysés. Ceux traités en dossiers documentaires sont à terme disponibles sur le site Perceval de la Région Centre-val de Loire :
https://patrimoine.centre-valdeloire.fr/gertrude-diffusion/dossier/IA36007519
Cet inventaire contribue bien évidemment au rayonnement culturel, à la valorisation touristique et du cadre de vie du territoire du Parc. Les informations collectées peuvent aussi aider les communes à mieux prendre en compte les éléments du patrimoine architectural dans les documents d’urbanisme.
CONTACT Parc : Renaud Benarrous, chargé de mission de l’inventaire du patrimoine architectural au Parc et chercheur associé du service Patrimoine et Inventaire du Centre-Val de Loire : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.