Vous avez peut-être été surpris ce printemps de voir beaucoup d’étangs en assec, c’est-à-dire sans eau. Les étangs sont habituellement vidés pour être pêchés (en automne et en hiver), ils se remplissent alors avec l’eau de l’étang située en amont ou, pour l’étang situé le plus en amont, avec l’eau de ruissellement ou l’eau de pluie. Mais il ne pleut pas.
Des étangs en assec, pourquoi ?
L’étang peut aussi être mis en assec sur une année pour favoriser la végétation ou faire des travaux d’entretien : curage de la pêcherie, réparation de la digue, etc. Cela a lieu environ tous les 7 à 10 ans et permet également la minéralisation de la vase (pour assainir le milieu). L’assec fait partie intégrante de la gestion des étangs.
2019, la situation météo exceptionnelle
Les précipitations étaient de l’ordre de 378 millimètres du 1er janvier au 30 avril 2018. En 2019, sur la même période, seulement 114 millimètres ont été comptabilisés, soit environ 3.5 fois moins (station de mesure de Châteauroux). Depuis juin 2018, l’Indre, comme d’autres départements, connaît un épisode de sécheresse qui perdure. Indre est actuellement le seul département français ckassé rouge pour son niveau de sècheresse. Les conséquences pour la Brenne sont notamment visibles sur les étangs.
Conséquences sur les étangs
Les étangs de Brenne sont traditionnellement utilisés pour la pisciculture. Pour que le cycle de vie du poisson se déroule dans de bonnes conditions et que l’étang soit correctement oxygéné, il est nécessaire que le niveau d’eau soit suffisant. Certains étangs, pêchés en début d’automne 2018, ont eu le temps de se remplir cet hiver. Pour les étangs pêchés plus tardivement, les pisciculteurs ont dû prendre, pour certains, la décision de ne pas les remettre en eau. Ceci peut expliquer un nombre plus important que d’habitude d’étangs en assec. Pour d’autres où l’eau n’était pas suffisante, le fond de pêche a été prélevé pour le sauvegarder et remis dans un autre étang.
Le faible niveau d’eau impacte aussi la biodiversité et notamment les oiseaux d’eau qui seront certainement amenés à se déplacer pour leur nidification et leur alimentation. Certains espaces naturels comme la Réserve Naturelle Nationale de Chérine ont choisi de « sacrifier » un étang car mal rempli, pour « sauver » d’autres étangs situés en aval et par conséquent favoriser l’avifaune qui s’y trouve.
L’état de sécheresse que nous connaissons actuellement risque de se reproduire dans les années à venir. Pour tenter de comprendre les conséquences du réchauffement climatique, une étude sur le micro-climat de l’étang est actuellement menée par le Parc naturel régional de la Brenne et l’université d’Orléans sur la réserve naturelle Terres et étangs de Brenne Massé-Foucault.
Lorsque que vous vous promènerez le long des étangs, vous pourrez expliquer à vos amis ou à votre famille, pourquoi cette année, la Brenne a un visage différent.