Après les (anciens) cantons de Bélâbre et de Mézières-en-Brenne, celui de Tournon-Saint-Martin est actuellement à l’étude dans le cadre de l'inventaire archirectural. 2016 a vu l’achèvement de l’enquête de terrain et de la saisie des 237 dossiers d’œuvre architecturale de Néons-sur-Creuse et des 125 dossiers de Lureuil. L’inventaire s’est ensuite poursuivi à Lingé (150 dossiers finalisés en février 2017). La constitution de ces dossiers a conduit au chargement de près de 1400 illustrations (photographies des édifices et documentation figurée) sur le serveur régional.
Trois campagnes de prélèvements de bois d’oeuvre pour analyses dendrochronologiques* en collaboration avec le laboratoire Archéolabs) ont été menées en 2016. Elles ont abouti à la datation des charpentes de 10 édifices à Néons, à Lureuil, à Lingé et à Mézières-en-Brenne (du milieu du 15e au 19e siècle).
Parmi les communs du château de Néons, le bâtiment « vinicole » (qui abritait un ancien chai et le grenier de l’exploitation agricole de la propriété) est remarquablement conservé. Il date de 1740-1743 (photo haut de page).
La maison à étage (et ancien logement de ferme) « du Dauphin », dans le bourg de Lureuil, possède une charpente à chevrons-portant-fermes mise en œuvre en 1465-1470 (photo ci-dessous).
A Lingé, l’ancienne gentilhommière de la Bédonnière est certes très remaniée mais elle remonte, pour son parti architectural initial, aux années 1588-1593. Il s’agit d’un des très rares exemples (peut-être le seul) d’édifice à murs en damier de pierres et briques existant dans le Parc de la Brenne (photo ci-dessous).
Au printemps, l’inventaire architectural sera engagé dans la commune de Martizay, la plus importante en nombre de bâtiments, de tout l’ancien canton de Tournon-Saint-Martin.
C'est quoi l'inventaire architectural ?
Lancée en 1964, sous la tutelle d’André Chastel et d’André Malraux, la mission d’inventaire général du patrimoine culturel national a été transférée aux régions en 2004. Depuis, le Parc naturel régional de la Brenne s’est associé au service Patrimoine et Inventaire de la Région Centre-Val de Loire pour réaliser l’inventaire exhaustif de l'architecture rurale sur l’ensemble de son territoire.
Son objectif premier est bien entendu d’améliorer les connaissances sur l’histoire et les formes du bâti tout en portant une attention particulière aux maisons et aux fermes (et tous les bâtiments agricoles qui les composent). Sont aussi inventoriés les manoirs, les châteaux, les édifices religieux et publics (églises, chapelles, cimetière, mairies, écoles), les édifices de génie civil (gares ferroviaires, ponts, etc.), les bâtiments commerciaux (hôtel, restaurants, boutique), l’industrie, l’artisanat, ou encore les divers édicules (monuments commémoratifs, croix, puits, etc.). Tous les éléments du patrimoine architectural, antérieur à 1950, privé et public, modeste ou remarquable, sont donc pris en compte. Les édifices sont observés sur le terrain. Ils sont datés, décrits, photographiés et analysés au sein de dossiers électroniques versés sur le serveur de la Région Centre-Val de Loire via l’application distante GERTRUDE.
Cet inventaire de l’architecture constitue également un « diagnostic patrimonial » permettant de définir des stratégies de conservation et de valorisation, et d’accompagner les communes dans des démarches de prise en compte des éléments du patrimoine dans les documents d’urbanisme.
Contact Parc : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., Chargé de l’inventaire de l’architecture rurale
*La dendrochronologie est une méthode scientifique permettant d'obtenir des datations de pièces de bois (notamment des éléments de charpente) à l’année près (année d’abattage de l’arbre) en comptant et en analysant la morphologie des cernes de croissance des arbres.