Espèce au fort pouvoir invasif, l’Ecrevisse rouge de Louisiane est considérée comme étant l’une des plus grandes menaces pour la biodiversité du Parc. On la retrouve au niveau de 9 foyers d’infestations, avec 48 étangs touchés et 103 132 écrevisses tuées depuis 2007. Il est ainsi très urgent de limiter sa propagation qui peut être très rapide et conséquente.
Afin d’adapter la lutte contre cette espèce, il est tout d’abord important d’avoir une idée de la taille de la population d’Ecrevisses d’un plan d’eau.
Une étude a été réalisée de février à août 2010 afin de mettre en place un protocole permettant d’estimer la taille d’une population de P. clarkii à l’échelle d’un étang. Les méthodes les plus couramment utilisées pour l’estimation de l’abondance animale se basent sur la technique de Capture-Marquage-Recapture (CMR). Celle-ci consiste à marquer les individus capturés une première fois au niveau du céphalothorax à l’aide de vernis, et de voir la proportion d’individus marqués recapturés la fois suivante. Une petite chaine d’étangs a été retenue sur la commune de Lignac, pour son caractère de « modèle simplifié » par rapport aux grandes chaines d’étangs situées en « Grande Brenne ». Des nasses ont été placées au niveau des étangs mais également au niveau des fossés et des mares situés à proximité pour étudier l’ensemble de la chaine. Toutefois, l’effort de piégeage fourni durant cette étude n’a pas été suffisant afin d’obtenir des estimations d’effectifs correctes. Le protocole semble ici être plus adapté pour des étangs de petite surface (inférieure à 2 hectares) ou bien pour des mares. Les résultats obtenus montrent qu’il semble très difficile d’estimer la taille d’une population d’Ecrevisse rouge de Louisiane à l’échelle d’un étang de plusieurs hectares, tout ceci dépendant bien évidemment de l’état de colonisation du plan d’eau (les étangs étudiés au niveau de cette chaine étant très touchés par la présence de cette espèce). Dans une optique de lutte, un grand nombre de nasses devra être employé afin d’avoir un impact sur les populations. Nous continuons aujourd’hui les campagnes de piégeage et nous tenons à nous concentrer sur l’étude des interactions poissons-écrevisses et plus particulièrement sur les poissons carnassiers très friands de jeunes écrevisses. Tout ceci dans le but de combiner le piégeage avec un empoissonnement adapté et élargir de ce fait l’impact sur la population.
Contact Parc : Aurore Coignet