La régression des zones humides est un phénomène mondial : on estime que depuis 1970, 35 % des zones humides de la planète ont disparu. En France, 41 % des sites humides emblématiques présentent des milieux naturels qui se sont dégradés entre 2010 et 2020 (campagne de l’évaluation nationale des sites humides emblématiques 2010-2020, SDES et OFB). pour une bonne reprise des plantations le respect de chaque étape est essentiel.
Le 2 février, journée mondiale des zones humides, est l’occasion de rappeler l’importance de ces milieux comme solution fondée sur la nature pour :
- inverser la perte de biodiversité ;
- atténuer les émissions de gaz à effet de serre grâce à leurs capacités massives de stockage de carbone ;
- protéger les écosystèmes et la biodiversité des impacts climatiques ;
- préserver la qualité de l'eau.
Dans le but de protéger les zones humides du Parc naturel régional de la Brenne, le Parc et 8 maîtres d’ouvrage locaux se sont engagés en 2017 dans un contrat territorial zones humides (CTZH), financé par l’Union Européenne, l’État, la Région Centre-Val de Loire et l’Agence de l’eau Loire-Bretagne. Ce contrat, achevé fin 2021, a permis la réalisation de 37 actions en faveur de la biodiversité et de la ressource en eau ; en voici quelques exemples.
Valoriser
La Brenne est reconnue zone humide d’importance internationale (Ramsar) depuis 1991, avec à ce jour plus de 3 000 étangs, mais aussi des landes, des prairies humides et des zones boisées. Cette large multitude d’habitats s’accompagne d’une biodiversité riche, représentée par une flore diversifiée et la présence de plusieurs espèces d’oiseaux, de libellules, d’amphibiens, de reptiles dont certaines sont devenues, par l’importance de leurs colonies, des espèces symboliques de notre territoire, comme la cistude d’Europe et la Guifette moustac. Le suivi de l’évolution de ces populations faunistiques et floristiques (actions portées par le Parc et la Réserve de Chérine), permet d’évaluer le bon état de conservation de nos zones humides : par exemple, la Caldésie à feuilles de Parnassie est un indicateur d’une gestion globale des étangs respectueuse des habitats aquatiques et amphibies (Parc).
De plus, notre territoire est une terre d’accueil pour les oiseaux d’eau migrateurs, comme les Grues cendrées, qui font l’objet d’un comptage annuel s’inscrivant dans un suivi international (Indre Nature).
La pisciculture, dont les savoirs et savoir-faire ont récemment été classés à l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO, est une activité emblématique de notre région. La pêche se fait par vidange successive des étangs organisés en chaîne et qui aboutissent dans un cours d’eau. Afin de limiter les impacts négatifs des vidanges sur ces derniers (eutrophisation par exemple), il est nécessaire de savoir évaluer leurs conséquences physico-chimiques et biologiques sur la qualité de l’eau : de minimes changements sur les caractéristiques de l’eau peut avoir de grandes conséquences sur le cycle de vie des espèces aquatiques inféodées (Fédération aquacole de la région Centre et Syndicat mixte d’aménagement Brenne-Creuse-Anglin-Claise).
Gérer
La gestion des zones humides du Parc repose notamment sur l’élimination des sources de menace sur la biodiversité autochtone et la qualité de l’eau. À ce titre, des actions de piégeage de l’écrevisse rouge de Louisiane (Parc) sont réalisées sur de nombreux étangs ainsi que des actions en faveur de la réduction des intrants en agriculture (Chambre d’agriculture de l’Indre et Groupement de développement de l’agriculture biologique de l’Indre) qui ont un impact négatif tant sur la ressource en eau que sur la biodiversité.
Restaurer
La restauration des zones humides, détruites ou dégradées, permet de faire renaître la richesse de la biodiversité et des écosystèmes. C’est dans ce but que la Brigade du Parc a mené plusieurs campagnes de lutte contre la jussie, et d’autres espèces exotiques envahissantes, pour les éliminer et ainsi laisser l’opportunité à la biodiversité locale de s’exprimer de nouveau. Dans cette même optique, les deux communes engagées dans le CTZH (Mézières-en-Brenne et Saint-Michel-en-Brenne) ont réalisé des travaux de reconquête des milieux humides, respectivement sur la queue de l’étang de Bellebouche et l’étang du Couvent.
La restauration c’est aussi la reconstruction de haies bocagères, l’arbre ayant un rôle primordial pour préserver la qualité de l’eau (lutte contre l’érosion des sols, filtration) (Parc).
Aimer
Une classe Ramsar (en référence à la ville iranienne qui a vu la signature de la convention en faveur de la protection des zones humides internationales en 1971) a été organisée en 2018-2019 (Parc) : l’objectif était de faire découvrir aux élèves de CM2 de Saint-Gaultier la zone humide Brenne (biodiversité, histoire, activités humaines, etc.) ; puis, au cours d’un voyage dans les landes, d’aborder la diversité de milieux et des modes de gestion des zones humides.
La sensibilisation des jeunes est essentielle pour garantir une préservation pérenne de notre territoire et pour se faire porte-paroles auprès de leurs aînés ; la prise de conscience de la fragilité de notre territoire étant l’affaire de tous.
Afin de poursuivre les actions de préservation des zones humides, un nouveau CTZH est en cours d’élaboration. Mais les zones humides sont aussi et surtout des espaces naturels dont il faut prendre soin : chacun a son rôle à jouer !
Pour en savoir plus sur les actions réalisées dans le CTZH 2017-2021, nous vous invitons à :
- télécharger la plaquette bilan
- visionner la vidéo bilan en dessous ou suivre la page Facebook du Parc à partir du 2 février.
Contact Parc : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., animatrice CTZH