Un outil participatif a été mis en place le 10 décembre afin de ressentir le degré de préoccupation des acteurs locaux face aux effets du changement climatique.
Lors de la restitution du 12 décembre, un exercice participatif a été réalisé auprès des différents participants afin de sensibiliser et de percevoir le degré de préoccupation des différents acteurs face aux effets attendus du changement climatique. L’exercice a pris la forme d’une série de questions disposées dans la salle, auxquelles chaque participant a pu répondre en plaçant une gommette selon son ressenti.
Voici la liste des questions posées :
- Vous estimez-vous suffisamment informé sur le sujet du changement climatique ?
- Indiquez votre degré de préoccupation face aux impacts locaux attendus sur les différentes
thématiques :
La santé humaine, la biodiversité, l’accès à l’eau potable, les événements extrêmes(tempêtes, inondations…), l’impact sur le paysage, l’augmentation des températures, la santé animale et végétale, l’agriculture, la pisciculture, l’alimentation, les infrastructures, le logement, les maladies vectorielles, la forêt, le devenir des étangs, le tourisme - Pensez-vous que le territoire de la Brenne est plus vulnérable que d'autres territoires aux effets du changement climatique ?
- Répondez par oui ou par non aux questions suivantes :
- Avez-vous déjà imaginé qu'une diminution du nombre d'étangs serait possible ?
- Avez-vous déjà imaginé qu'une disparition de certaines essences locales serait possible ?
- Avez-vous déjà imaginé qu'une apparition de certaines essences méditerranéennes en
Brenne serait possible ?
- Avez-vous déjà imaginé un changement d'utilisation des étangs dans le futur ?
- Avez-vous déjà imaginé un changement des itinéraires techniques agricoles ?
- Vous sentez-vous prêts à une modification du paysage sous l'effet du changement climatique ?
- Vous sentez-vous participer du changement climatique en cours ?
- Vous sentez-vous disposé à intervenir sur ce territoire en vue de son adaptation ? - Selon vous quel type d'agriculture serait le plus impacté par les changements climatiques :
- La pisciculture
- L'élevage
- Les grandes cultures
- Le système mixte polyculture/élevage
- Le maraîchage
- Autres
Les résultats de cet exercice :
Dans l’ensemble nous avons pu remarquer que les différents participants étaient plutôt assez sensibilisés face au changement climatique. Il semble que les participants soient surtout préoccupés des impacts attendus sur les étangs et les forêts de Brenne. Nous pouvons analyser ces résultats par le fait que ce sont des milieux qui sont déjà touchés par les effets du changement climatique, avec des incendies ou encore des étangs asséchés en 2019. De plus, ce sont deux biotopes auxquels les acteurs de Brenne sont relativement attachés car reliés à leur patrimoine naturel et culturel : ce sont de fortes composantes de l’identité paysagère de la Brenne.
On a pu remarquer une plus grande disparité de résultats sur certaines thématiques : le tourisme, les maladies vectorielles, le logement ou encore les infrastructures. Ces disparités de résultats peuvent certainement s’expliquer par le fait que les effets du changement climatique sur ces thématiques sont plus méconnus du public. Par ailleurs, d’autres thématiques ont été ajoutées par les participants comme préoccupantes : les incendies, les troubles sociaux, la disparition de l’avifaune et de la biodiversité plus généralement, la faim dans le monde, la disparition de l’agriculture en Brenne, l’avancée du désert, le déplacement des populations (réfugiés climatiques), les troubles géopolitiques, les pandémies...
Pour la majorité des participants le territoire du Parc est plus sensible aux effets du changement climatique par rapport à d’autres territoires car la Brenne est un « territoire d’eau », il y a beaucoup de zones humides et des sols argileux, ce qui favorise l’asséchement des sols l’été. De plus le territoire étant riche en biodiversité celui-ci pourrait subir une plus grosse perte écosystémique.
Concernant le degré d’anticipation des impacts par les participants et leur capacité d’adaptation au changement, on remarque qu’une grande majorité des participants (21) ont envisagé une perte d’étangs sur le territoire du Parc. Cependant on remarque aussi que peu de personnes ont imaginé « une reconversion » ou un changement d’utilisation de ces étangs.
Les participants semblent unanimes (pour 100 % des participants) sur le fait que la disparition de certaines espèces locales dans le futur est possible et qu’une apparition d’espèces méditerranéennes semble possible. Il convient de conduire des réflexions concertées : souhaite-t-on introduire volontairement des essences ou laisser les migrations naturelles opérer ? Si introduction anthropique, quelles essences ? Avec quelles précautions, compte tenu de la possibilité d’introduction d’éléments pathogènes, de maladies ou des hybridations possibles, perte de biodiversité locale ?
Quant au type de production agricole qui sera le plus impacté par le changement climatique, c’est la pisciculture qui est en tête suivie par l’élevage et les grandes cultures.
Cet outil a permis de se rendre compte des priorités des participants concernant les différentes thématiques, il en ressort que le devenir des étangs semble très important pour la population étudiée, l’échantillon, en aucun cas représentatif de la population, était bien informé des conséquences du changement climatique sur le territoire. Les risques sont bien identifiés et les acteurs en présence se disent dans une très grande majorité prêts à agir pour les anticiper autant que possible. Il pourrait être intéressant de mener cette « enquête » sur un public plus large et moins engagé afin d’étudier un échantillon plus représentatif de la population du territoire.